Lorsque la politique s’invite aux échecs

Lorsque la politique s’invite aux échecs

La Fédération Algérienne des Échecs interdit à tous ses joueurs de participer aux 5° Rencontres Internationales des Échecs Francophones qui se dérouleront fin octobre en Tunisie, pourtant voisine.

Le motif est la non appartenance de l’Algérie à la Francophonie mondiale pour des raisons politiques et historiques.

Cette décision est choquante. L’AIDEF n’est ni une organisation politique ni religieuse. Les seuls liens qui la rassemblent sont la pratique du jeu d’échecs et de la langue française. Nul n’est besoin de prouver que la langue française n’appartient pas aux seuls Français. Elle est le bien commun de tous ceux qui la pratiquent.

De nombreux joueurs algériens ont voulu s’inscrire, d’autres se sont inscrits mais ont dû se désister. Tous ont reçu des menaces de sanctions, voire d’exclusion et nous ont fait part de leur incompréhension, de leur désarroi et de leurs regrets.

Les compétitions au programme des 5° Rencontres Internationales des Échecs Francophones sont individuelles, les participants y jouent pour leur propre compte, sans donc pour autant représenter leur nation.

Dès lors, cette interdiction apparaît totalement abusive. Elle ne respecte en rien les règles de la FIDE ni son esprit "Gens Una Sumus".

Le débat est désormais ouvert. J’évoquerai le sujet lors du congrès 88° de la FIDE qui se tiendra la semaine prochaine à Antalya – Turquie.

En effet, de nos jours, une fédération a-t-elle le droit d’interdire à ses joueurs de participer à une compétition individuelle en dehors de son territoire ? Faut-il mettre un terme à ces pratiques d’une époque révolue ?

Patrick VAN HOOLANDT
Président de l’AIDEF

https://ratings.fide.com/fide_directory.phtml?country=ALG&list=780

Posté le 6 octobre 2017 par Patrick Van Hoolandt