La Louisiane devient membre de l’AIDEF

Louisiana Chess Association

L’AIDEF souhaite la bienvenue aux joueurs d’échecs de Louisiane et remercie le président et le vice-président de la "Louisiana Chess Association" Messieurs James ROUSSELLE et Bob BALLARD pour leur demande d’adhésion.

Nous aurons certainement le plaisir d’accueillir quelques joueurs louisianais lors des prochaines "Rencontres Internationales des Echecs Francophones" qui auront lieu cet été à Montréal.

[**[*La Louisiane*]*]

La Louisiane (Louisiana en anglais, Lwizyàn en créole louisianais) est un État du Sud des Etats-Unis, entouré à l’ouest par le Texas, au nord par l’Arkansas, à l’est par le Mississippi et au sud par le golfe du Mexique. Selon le dernier recensement fédéral américain, 4,7 % de la population louisianaise parle le français à la maison (essentiellement des Cadiens, des Créoles francophones, des Amérindiens Houma et des Chitimachas âgés). En y ajoutant les francophones partiels et ceux qui parlent une autre langue à la maison, ce chiffre atteint 7 % de la population, ce qui fait de la Louisiane l’État le plus francophone des États-Unis (le pourcentage de francophones y serait même plus élevé qu’au Canada anglophone où il n’est que de 4 %).

[**[*Francophonie :*]*]

[*Historique*]
Lors de la vente de la Louisiane par Napoléon Ier aux Etats-Unis en 1803, le territoire louisianais est essentiellement peuplé de colons d’origine française, composés de Franco-louisianais, d’Acadiens, de Canadiens français, de créoles et d’esclaves. Devenu l’État de Louisiane, le port de La Nouvelle-Orléans va recevoir un flot important et continu d’immigrants jusqu’à la guerre de Sécession. Les premiers à s’installer entre 1804 et 1810 furent plusieurs milliers de Français en provenance de la colonie de Saint-Domingue fuyant avec leurs esclaves la révolution haïtienne. Puis arrivèrent ensuite quatre flux continus d’immigrants venus du reste des Etats-Unis, de France, d’Irlande et d’Allemagne.

[*Francophones et anglophones*]
Lors de son voyage en Amérique, Alexis de Tocqueville séjourne à La Nouvelle-Orléans en 1832 et rencontre le procureur-général de la Louisiane, Étienne Mazureau qui lui fournit de nombreuses données sociologiques, démographiques et linguistiques sur la Louisiane et notamment La Nouvelle-Orléans. La ville portuaire est alors divisée en trois municipalités ; Deux sont francophones et une anglophone.

Carte des municipalités et zones linguistiques de La Nouvelle-Orléans en 1863.La première municipalité est composée du Vieux Carré historique et des quartiers de Tremé, Fontainebleau, Audubon et du Bayou Saint-Jean. C’est une municipalité francophone peuplée depuis la colonisation de la Louisiane française.
La seconde municipalité est située en amont du fleuve Mississippi. Elle est contiguë à la première et accueille les immigrants américains anglophones venus du reste des Etats-Unis. Majoritairement protestante, la municipalité va recevoir de nombreux Irlandais catholiques notamment avec la mise en place d’offices religieux catholiques en langue anglaise.
La troisième municipalité est située en aval du fleuve Mississippi. Elle est contiguë à la première municipalité. Elle est composée du faubourg Marigny. Elle est peuplée à l’origine de créoles, mulâtres et métis franco-africains. Elle fut le lieu historique du plaçage, système hérité de la période française, mais en désuétude, qui consistait à placer des femmes esclaves noires pour les maîtres blancs comme concubines. Les enfants métissés, issus de ces centaines de couples devinrent des hommes de couleur libres. La 3e municipalité accueillit, par la suite, plusieurs milliers d’immigrants venus de France au cours du XIXe siècle.

[*Fin de la suprématie linguistique française*]
Jusqu’à la guerre de Sécession, la langue française demeura prépondérante dans l’État de Louisiane, mais la division entre francophones blancs et francophones noirs et créoles va apparaître lors du conflit armé entre Confédérés et Unionistes. Les Francophones Blancs, majoritairement esclavagistes firent cause commune avec les Confédérés favorables au système esclavagiste. En fait bilingues, ils optèrent pour l’assimilation de fait à l’anglo-américain. Créoles, métis, mulâtres et esclaves noirs, massivement monolingues, restèrent fidèle à la langue française. Après les ravages et les bouleversements de la guerre civile mais aussi la forte immigration irlandaise, le paysage linguistique de la Louisiane changea. Les francophones ne sont plus majoritaires et s’intègrent à la société américaine. Même si on continue à parler français chez soi, la majorité des écoles n’offrent plus que l’anglais comme langue d’instruction. Quant aux Créoles, mulâtres, métis et anciens esclaves francophones, ils ne peuvent constituer des écoles francophones en raison de leur pauvreté. La langue française va alors régresser jusqu’à la Première Guerre mondiale et sera même bannie officiellement au début des années 1920.

[*Renouveau de la langue et de la culture française*]
Il faudra attendre 1968 pour voir renaître officiellement la langue française en Louisiane. Le Conseil pour le développement du français en Louisiane dirigé par James Domengeaux va se battre pour imposer la langue française comme seconde langue officielle de l’État de Louisiane. Le français n’a jamais totalement disparu. Les Anciens le parlent encore et leurs petits-enfants se mettent à s’intéresser à leurs origines françaises. Un renouveau de l’apprentissage du français apparaît en Louisiane. L’Organisation internationale de la francophonie participe à cet engouement en envoyant des centaines d’enseignants français, belges, québécois, suisses, maghrébins et même vietnamiens former à la fois les élèves et leurs futurs enseignants. Depuis cette date, la langue française a permis aux Franco-Louisianais de retrouver une fierté de parler leur langue et d’assumer pleinement leurs origines. La région d’Acadiane, peuplée de francophones, affiche désormais sa francité dans les rues, dans les radios locales, lors des festivités et aussi le jour de Mardi Gras.

[*Situation actuelle*]
Le Conseil pour le développement du français en Louisiane ou CODOFIL est une agence de l’État pour la promotion de l’usage du français (aussi bien français métropolitain que le français cadien et le créole louisianais) dans la population de Louisiane. Le conseil a son siège à Lafayette. Son dirigeant historique, James Domengeaux se battait pour imposer la langue française comme seconde langue de facto de l’État de Louisiane.

Le président actuel du CODOFIL est William Arceneaux. Le CODOFIL, qui a aussi le titre « Agence des Affaires Francophones de Louisiane », est dirigé par un Conseil de 23 membres. Le français est la langue du travail de cette agence, faisant de la Louisiane un État francophone de jure.

Les 18 et 17 mars 1982, le Ministre de l’Éducation des Etats-Unis, Terrel Bell, se rend en Louisiane à l’invitation du CODOFIL. Il vient constater l’application de la Résolution 161 votée par le Sénat louisianais en 1980, sur le statut de la langue française comme langue seconde de la Louisiane.

La Louisiane fonctionne pour la plupart en anglais, l’usage du français cadien et du créole louisianais étant rare à l’extérieur du « triangle cadien » à l’ouest de La Nouvelle-Orléans. Plusieurs dialectes du français sont parlés dans l’État, y compris le français cadien, le français colonial, le français napoléonique, le français métropolitain, le français suisse et le français belge. Il existe aussi deux dialectes du créole parlés dans l’État : le créole louisianais (qui ressemble le plus au créole seychellois et mauricien) ainsi qu’un dialecte qui se rapproche du créole haïtien.

Le français et le créole sont parlés principalement dans le triangle comprenant 23 paroisses dans l’extrême sud de l’État situées à l’ouest du Mississippi. La ville de Lafayette y est la capitale culturelle francophone et créolophone de la région de l’Acadiane (l’Acadiana).

La pratique de ces différentes façons de parler français était en déclin, bien que depuis quelques années, elle connaît un regain grâce à l’action et au dynamisme du CODOFIL et sur le plan international par ses échanges culturels avec les autres nations membres de la Francophonie. En 1971, Edwin Edwards devient le premier gouverneur francophone du XXe siècle de la Louisiane. Il a été réélu pour quatre mandats. Kathleen Babineaux Blanco, qui a servi comme gouverneur de 2004 à 2008, est aussi francophone.

En 2009, le gouverneur Bobby Jindal a signé un projet de loi faisant de la Fleur de Lys l’emblème de la Louisiane

[**[**[*« Le cadavre du français en Louisiane se lève et demande une bière »*]*]*]

Tandis que les Québécois luttent pour préserver leur langue, la Louisiane vient d’adopter une loi permettant l’affichage bilingue routier, une grande victoire pour toute une nouvelle génération de francophones, qui combattent l’assimilation et rament à contre-courant.

« Dès qu’on est prêt à fermer le cercueil sur le cadavre de la francophonie louisianaise, ben, le cadavre se lève, pis demande une bière », lance Zachary Richard. L’auteur-compositeur-interprète milite depuis plus de 40 ans pour empêcher que le français louisianais, l’identité, l’histoire d’un peuple ne disparaissent. Et aujourd’hui, il peut passer le flambeau à la jeune génération.
« J’ai beaucoup d’espoir parce qu’il y a non seulement une volonté culturelle, mais il y a aussi une volonté économique et une volonté politique. Ce qui est vraiment très nouveau dans notre histoire. On a fini par comprendre, comme les Québécois ont toujours compris, que c’était d’abord une question politique, la question linguistique », poursuit Zachary Richard.

L’immersion française dans les écoles, un programme qui a commencé vers la fin des années 80, commence à porter ses premiers fruits. On ne parle pas d’une renaissance du français, mais plutôt d’un réveil.

Le représentant démocrate Stephen Ortego a même réussi à faire adopter deux lois à l’Assemblée de la Louisiane pour préserver le français : signalisation
1.L’affichage bilingue dans la signalisation routière des 22 comtés acadiens, des comtés où l’identité française est encore évidente dans les noms de villes, de rues, de commerces. Ces comtés pourront maintenant choisir d’afficher dans les deux langues.
2.Les écoles d’immersion française, qui seront désormais plus accessibles. Une simple pétition avec les signatures de 25 familles suffit pour forcer une commission scolaire à mettre en place un programme d’immersion.

La Louisiane est le seul État à s’être doté d’une agence gouvernementale dont l’objectif est de préserver et de promouvoir le français. Une sorte de conseil supérieur de la langue française, mais sans les pouvoirs, sans les moyens de son cousin québécois. Mais il faut dire qu’en Louisiane les francophones sont une petite minorité.

« En Louisiane, on dit toujours qu’il y a à peu près 150 000 francophones. Et moi je dirais qu’il y a un autre 150 000 [qui sont] des francos passifs. Les gens qui disent qu’ils ne parlent pas le français, mais qui le comprennent. » — Charles Larroque, directeur général du Conseil pour le développement du français en Louisiane (CODOFIL)

Sur une population de 4,5 millions de personnes, ce n’est pas énorme. Le nombre de francophones « monolingues », autrefois majoritaires dans les comtés acadiens, a commencé à chuter après 1916, quand l’école - monolingue anglaise - est devenue obligatoire.

Parler le français était interdit dans les écoles de Louisiane. En fait, on battait les enfants cajuns qui osaient parler leur langue maternelle.

« J’ai composé une chanson sur la question qui s’appelle No French No More, mais j’ai jamais pu vraiment imaginer le sentiment de mes grands-parents par rapport à cette assimilation forcée qui a été accomplie avec l’humiliation et la punition corporelle des enfants », dit Zachary Richard.

C’est avec cette génération fustigée que la transmission du français a été interrompue.

[*Sauver l’héritage d’un peuple*]
« Mon grand-père paternel, lui, était puni, était frappé, était battu à l’école par ses enseignantes parce qu’il ne pouvait pas parler anglais. So à cause qu’il pouvait pas parler anglais, pis qu’il était battu par ses enseignantes, il n’a pas parlé français avec mon père, ni mes tantes, ni mes oncles », raconte Mandy Migues, enseignante de français langue seconde.

Pour protéger l’héritage de ses grands-parents, elle a fondé Francos-Jeunes, un mouvement de Louisianais dans la trentaine, pour faire rayonner le français. Elle organise régulièrement des soirées françaises avec des amis qui, comme elle, ont tous des racines cajuns perdues, et qui parlent aujourd’hui à peine français.

« Il y a des gens qui disent que je suis militante, but, je ne trouve pas. Je trouve que je suis juste une enseignante qui veut avoir une réalité francophone chez elle. [...] Je veux faire vivre le français en Louisiane, chez nous. » — Mandy Migues, enseignante de français langue seconde

Ces nouveaux combattants du français ont accès aujourd’hui à la francophonie du monde entier, un club qui compte 300 millions de personnes. Leur français évolue, influencé par leurs enseignants importés : Français, Belges, Québécois, Acadiens de l’est du Canada.

Le français que parlent les jeunes Louisianais ne ressemble plus beaucoup à celui de leurs grands-parents. Le français n’est peut-être plus la première langue des nouveaux cajuns, mais c’est la langue qu’ils aiment.

[**[*Coderre et Labeaume au sommet des maires francophones en Louisiane*]*]

MONTRÉAL – Les maires de Montréal et Québec, Denis Coderre et Régis Labeaume, effectueront dès lundi une courte visite en Louisiane afin de participer au 80e Bureau exécutif de l’Association internationale des maires francophones (AIMF).

La rencontre se déroule du 30 mars au 2 avril 2015 dans la ville de Lafayette. L’association compte plus de 250 villes membres.

Selon Denis Coderre, il s’agit d’un forum important pour discuter des défis qui touchent les villes, comme les changements climatiques ou les migrations internationales.

De son coté, Régis Labeaume, qui est l’un des vice-présidents de l’organisme, présentera son initiative de « Réseau nord-américain de villes francophones et francophiles ». L’objectif du Réseau est de développer des liens entre villes nord-américaines afin qu’elles collaborent à la préservation et à la mise en valeur de leur héritage francophone. Une idée que le maire Coderre appuie entièrement.

Par ailleurs, la mission du maire de Montréal en Louisiane sera ponctuée d’une dizaine de rencontres bilatérales, notamment avec la mairesse de Paris, Anne Hidalgo, qui est également présidente de l’AIMF. Denis Coderre aura également des entretiens avec les maires de Bruxelles, Genève, Dakar et La Nouvelle-Orléans, entre autres.

Le maire Coderre entend profiter de la présence de tous ces élus municipaux pour promouvoir le sommet sur le « Vivre ensemble » qui se tiendra à Montréal les 10 et 11 juin prochains et au cours duquel les maires seront appelés à discuter et partager leurs expériences autour de la prévention de la radicalisation.

L’Association internationale des maires francophones a été fondée à Québec le 1er mai 1979, à l’initiative du maire de Paris de l’époque, Jacques Chirac, et du maire de Québec, Jean Pelletier. Montréal, par l’intermédiaire de son ancien maire Jean Drapeau, fait partie des 20 membres fondateurs de l’association.

Posté le 15 mai 2015 par Patrick Van Hoolandt